Les premières fois.

26 mars 2014

Les premières fois.

ob_5aa099_topelementIl fait trop doux cet hiver et Bruxelles en a plein le cul de devoir ressortir ses tenues estivales, rangées depuis peu, tout en gardant à l’œil que l’air polaire sera bien au rendez-vous, un petit contretemps mais ne vous en faites pas !

Et comme c’est le premier texte pondu en 2014, j’aimerai vous parler de la première fois ou plutôt des premières fois.

Du sexe et oui encore et toujours du sexe, car chez nous aussi il y a DU SEXE.

Les premières fois, car c’est comme ça que cela s’est passé.

Les femmes m’ont toujours fasciné, la douceur et l’exaltation de leurs verves déstabilisent encore le faux Don Juan qui m’habite.

16 ans

On rentre d’une soirée :

-« Allez vas-y.

-Attends.

-Mais tu ne bandes pas.

-Mais si, qu’est-ce que tu dis, attend 2minutes.

-Mais non tu ne bandes pas (léger rire).

-Merde, elle fait chier elle en fait !

-Tu veux que je te suce.

– Euh wai wai , j’adore.

-Mais tu ne bandes toujours pas.T’es sur que tu as déjà coucher avec une femme ?

-Bien sûr, qu’est-ce que tu dis.

-Viens dans mes bras. »

-Ça va venir…Ça viens, ça viens dépèche-toi …

– Ça y est ?…

-Et non .On a trop bu et moi quand je bois tu sais , quand …Enfin… tu m’as compris?

– Mon chou dors ça ira mieux.

J’étais pétrifié et ça, elle l’ avait bien compris.

Elle me plaisait beaucoup pourtant, mais plus âgée de deux ans et à 16 ans, ça vous parait énorme et ça rajoute une pression qui m’a plombé.

On s’est endormi.

Elle a été gentille, compatissante et n’a jamais rien dit à personne et pour ça je lui en suis reconnaissant, ça m’aurait flingué.

Le lendemain matin, je décide d’avoir une sérieuse discussion avec mon sexe.

-« Qu’est-ce que tu m’as fait toi hier !! »

Et comme le matin, c’est l’afflux sanguin de ces messieurs , il apparait vigoureux et fier,je la regarde cette verge capricieuse.

« Et wa dabba 3ad fé9ti al mossiba ! » (Et c’est maintenant que tu te lèves espèce de catastrophe !).

J’ai 16 ans et j’ai la trouille des femmes.

Pourtant le sexe m’obsède, les femmes m’obsèdent, l’amour m’obsède.

Mais mon corps a décidé de prendre son temps.

C’est là que mon pote turque Ercan a joué le rôle que tous les bons potes doivent avoir dans ces moments là.

Ercan est d’origine turque, c’était un ami du quartier, sa famille avait fait fortune dans le textile et dans le mobilier à Bruxelles.

Plus âgé que moi de 3 ans, c’est un gros baiseur, un vrai.

A 20 ans, il avait une panoplie de maitresses dont certaines marocaines, car il avait une affection particulière pour elles.

Il m’en a raconté de bonnes et d’autres plus inquiétantes, mais ça sera pour une autre fois.

Il me dit :

-« Ce soir je monte en Hollande pour acheter à fumer, viens avec on passera à Anvers après ».

Pour ceux qui ne savent pas ce qu’Anvers signifie dans l’état d’esprit d’un jeune puceau de 16 ans j’explique :

Anvers ce n’est pas que les diamantaires juifs, le port ou Rubens.

Anvers c’est aussi le paradis du sexe. Tout un quartier aux éclairages fluos rempli de femmes qui ne demandent qu’à vous chérirent, au prorata de la somme que ces quidams auront la gentillesse de leur accorder.

Le quartier, non loin du port, est peuplé d’accents venus d’un peu partout de par le monde.

Russe, latino, arabe, néerlandais, français …

On monte donc d’abord à Rosendaal (Pays-Bas)

On va au coffee-shop (sorte de bar à cannabis en toute légalité) « chez Hamid », un marocain de Tanger. Véritable spécialiste et alchimiste de la plante sacrée.

On fume et on fume encore comme si la vie partait.

On picole et on picole encore comme si la vie partait.

Défoncé comme un employé anglais après licenciement au bord de la Tamise et prêt à s’y jeter.

On reprend la route dans la Audi 80 d’Ercan, musique Turque à se faire péter les tympans et les poches pleines d’amour pour ces Dames d’Anvers qui n’attendent plus que notre venue.

Ercan, lui il kiffe les filles de l’est et à juste titre, des beautés sorties tout droit du jardin d’Eden par dizaine.

« -Alors ? Laquelle » me lance-t-il.

je lui réponds : » Pour moi ? »

« -Bien sûr pour toi, je t’invite frangin. »

Et là, mon regard tombe sur un diamant taillé, probablement dans le quartier des diamantaires anversois.

Elle me fait les yeux doux, des yeux sans un soupçon d’arrogance dont font preuve la plupart de ses collègues.Les yeux de celle qui vous souhaite vous, car c’est elle qui vous a désigné.

-« Putain c’est une bombe celle-là en plus elle prend pas n’importe qui, j’ai déjà testé et avec moi, pas moyen. »

Flatté comme un paon, je me dirige vers la vitrine, elle l’ouvre et avec un accent slave me dit :

-« Alors chéri tu t’es perdu. »

-« Oui, mais là je crois que c’est bon, j’ai retrouvé mon chemin. »

Je rentre.

Abé (frère en Turque) Wayyyaaaaouuuuuuuu Bsa7aa (Santé) , me lance Ercan !

On monte dans un petit studio cosy.

-« C’est quoi ton petit nom », me dit-elle ?

J’invente un faux prénom.

Tu es quel âge ?

J’invente un âge. (La prostitution étant « tolérée » en Belgique, les clients doivent, au moins, être majeurs, ce que je n’étais pas encore).

Elle a 24 ans et est Tchèque.

Pour l’occasion , j’en ai 20 et je m’appelle Farid.

Pourtant, je puis vous assurer qu’à l’âge de 16 ans, j’en paraissais bien 14.

Nous voilà donc allongés, nus sur le lit.

Elle est angélique, des yeux bleus, un teint soleil, des cheveux lisses noir et un corps à ressusciter Jean-Paul 2.

Merde, je panique encore mais qu’est-ce qui se passe ?

Elle parcourt mon corps de baisers, et se dirige vers la zone où tout se complique et commence une fellation en prenant le temps, par un tour de passe passe, de glisser sur mon sexe désespérément apathique, un préservatif qu’elle avait au préalable mis en bouche.

Au bout de 10 minutes, rien n’arrive, rien ne vient …

-« Calme toi,chéri, tu veux faire quoi ? »

-Euh … ?

-« C’est pas grave on a tout notre temps et en plus tu me plais ».

C’est très flatteur, mais je n’arrive toujours pas à « édifier » .

Pourtant, lorsque je vous dit qu’elle est belle, c’est pas qu’elle est belle, elle est beeeelllllllleeeee !!!

Et là, elle s’approche de ma bouche et me dit toujours avec cet accent succulent.

-« J’ai envie de t’embrasser ».

-Euh … (dans ma tête : « maladie, sida, etc clignotaient comme à Las Vegas.)

-« Je peux vous… euh te prendre juste dans mes bras ».

-« D’accord mon amour ».

Je suis resté 10 minutes dans cette position, on a parlé d’elle, de sa vie … Je voulais la prendre avec moi et faire le tour du monde.

Je voulais être son sauveur, son amant, son homme.

Elle avait encore la moitié d’un joint dans le cendrier, on l’a fumé à deux et on a ri.

Elle m’a expliqué sa vie, sa petite fille restée au pays et la maison qu’elle y faisait construire.

-« Pourquoi, tu fais ça ? »

Dans ma tête, ça ne voulait pas s’entendre. Une aussi belle femme.

Comme j’étais encore qu’un petit adolescent, elle me répondit en anglais/arabe cette fois ci :

« -I love money, habibi » (j’adore l’argent mon chéri).

Elle avait du en voir de toutes les nationalités.

Mais je pouvais tout lui pardonner et me casser avec elle et vivre d’amour et d’eau fraiche.

Ensuite je lui ai dit merci « Chérie », on s’est dirigé vers le lavabo à côté du bidet et elle m’a lavé,sans se presser.

Je me suis rhabillé et en descendant les escaliers, elle me lança « Farid », je mis un certain temps à réagir.

-« Toi, tu es quelqu’un de gentil« .

Moi, je lui réponds que j’espère qu’elle arrêtera ce boulot, elle ajouta :

-« Incha Allah ».

On sourit, je descends et je quitte ce nid douillet.

La transition avec l’extérieur est violente. Au loin j’entends une voix familière.

-« Alors ? » S’exclame Ercan, bouteille de vodka/orange en main, qui m’attendait et avait déjà tiré son coup, « elle est super bonne Abé. »

Je lui réponds :

-« Oui, elle est terrible ».

« -Qu’est ce que t’as , t’es amoureux ou quoi ? »(éclat de rire)

– T’es fou ou quoi , moi amoureux d’une …pute.

Et pourtant et pourtant …

J’étais complétement saoul et déchiré au THC ce jour là, mais je pourrai vous décrire chacune des secondes passées avec elle en un tome aujourd’hui.

Elle restera inscrite à jamais, quelque part dans mon cervelet.

Sur le chemin du retour, plus de musique et Ercan a eu droit à une version plutôt macho/édulcorée.Mais je suis sur qu’il ne m’en voudra pas.

Et moi je ne sais pas encore ce que c’est que faire l’amour, mais je m’en fous.

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Fin 1er partie

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